2017 verra-t-elle la fin de la success-story Uber ?

2017 verra-t-elle la fin de la success-story Uber ?

Les chauffeurs d’Uber ont rythmé le mois de décembre 2016 avec leurs premières manifestations. Les Français connaissent les actions coup-de-poing des taxis, ils vont désormais devoir s’habituer à celles des VTC. Le modèle Uber est attaqué de toute part et cette fois-ci, il l’est de l’intérieur… Un problème loin d’être franco-français…

De nombreuses villes françaises ont récemment été paralysées par le mouvement des chauffeurs d’Uber. La célèbre start-up californienne souhaite augmenter la commission de chaque course, passant de 20 à 25 %. Impossible et impensable pour les chauffeurs qui ont déjà vu la course minimum passer de 8 EUR à 6 EUR en 2016.

Le lundi 16 janvier, la première manifestation n’a mobilisé qu’une centaine de chauffeurs. Mais les syndicats des VTC ne comptent pas s’arrêter là, ils entendent mener une bataille juridique contre Uber, notamment pour requalifier la relation entre les chauffeurs et les plateformes. En France, mais également dans le monde, Uber connaît de nombreux démêlés avec la justice. Démêlés qui peuvent être lourds de conséquences pour la start-up californienne.

Une modification de la réglementation

En France, Uber a été condamnée à de multiples reprises. En juin 2016, l’entreprise a dû payer 800 000 euros d’amende pour pratique commerciale trompeuse et complicité d’exercice illégal de la profession de taxi. Ainsi, l’URSSAF poursuit actuellement la plateforme en justice afin de requalifier les chauffeurs de VTC en salariés.

Sur le plan réglementaire, les exemples des déboires d’Uber ne manquent pas en Europe. Au Portugal, le gouvernement souhaite désormais une formation obligatoire de 30 heures pour les chauffeurs, ainsi qu’un véhicule de moins de 8 ans et la souscrip-tion d’une assurance. En Espagne, les chauffeurs de VTC doivent désormais être dotés d’une qualification professionnelle. En Angleterre, la justice a donné raison à des chauffeurs de VTC qui réclamaient un salaire minimum, le droit à des vacances, ainsi qu’à des indemnités en cas de maladie.

Les nouveaux concurrents d’Uber en profitent

En France, depuis le début de la grogne des chauffeurs, les autres plateformes se frottent les mains. « En temps normal, nous affilions entre 100 et 150 chauffeurs par semaine. Nous sommes à plus de 200 » pour la semaine de Noël, affirme Yanis Kianski, président d’Allocab.

De son côté, le patron de la plateforme Marcel précise qu’il y a une « prise de conscience des particuliers que ce qu’ils payaient avec Uber ne correspondait pas au juste prix de ce service », et que « consommer responsable a une valeur ».

Aux États-Unis, Juno, la dernière application entrée sur le marché, s’est fait remarquer en sélectionnant les meilleurs chauffeurs d’Uber (note de plus de 4,7 sur 5) et en ne leur prenant qu’une commission de 10 %. L’application veut mettre en avant le bien-être de ses chauffeurs. En plus de ses nombreux petits concurrents, Uber va désormais devoir faire face aux ambitions d’un dragon chinois : Didi Chuxing.

Le cas de Didi Chuxing, l’autre géant mondial

« Nous aspirons à être une entreprise mondiale, nous pensons que c’est notre mission ». Cette citation digne d’un pionnier du Mayflower ne provient pas des États-Unis. Elle sort de la bouche de Jean Liu, présidente du groupe Didi Chuxing lors d’une conférence en janvier 2016 en Californie.

Didi Chuxing représente actuellement 90 % du marché chinois, avec plus de 300 millions d’utilisateurs enregistrés et près de 20 millions de trajets par jour. Soit trois fois plus de trajets que l’ensemble des autres plateformes dans le monde… en cumulé.

Sa « destinée manifeste » ne compte pas s’arrêter en Asie. Didi Chuxing vient d’investir 100 millions de dollars dans les taxis brésiliens 99 afin de contrer la start-up Uber sur le sous-continent. L’entreprise brésilienne (99) a vu le jour en 2012, mais dès 2014, elle fut vite concurrencée par Uber. 99, avec son nouveau soutien chinois, souhaite devenir le leader du marché brésilien avant de partir à la conquête de toute l’Amérique latine.

Uber, en étant le pionnier du marché, mène les batailles juridiques, les formations des chauffeurs, etc. Les nouvelles plateformes se contentent de séduire les conducteurs déjà formés par Uber et tirent les conclusions des forces et faiblesses du modèle Uber pour développer le leur. Ainsi, le pionnier du secteur « mâche » le travail pour ses concurrents.
Source: Lesechos

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