Le gouvernement modifie à nouveau la formation des VTC

Le gouvernement modifie à nouveau la formation des VTC

Rebelote. Le ministère des transports met la dernière main à un arrêté rectificatif portant sur l’examen pour devenir chauffeur de véhicules de tourisme (VTC). Ce nouvel opus doit remplacer celui publié au Journal officiel le 3 février.

Cet arrêté ministériel modifie le rythme de tenue des examens. Ils ne se dérouleront qu’une fois par mois, au lieu de deux. La prochaine session aura lieu en avril et non en mars comme précédemment énoncé. De plus, un huissier les supervisera. « Cela permettra d’éviter la triche et les trafics de carte VTC vendus au marché noir », assure le député Laurent Grandguillaume (Parti socialiste, Côte-d’Or), nommé médiateur par le gouvernement pour mettre un terme au conflit qui oppose les chauffeurs de taxis aux plates-formes de VTC. Cet huissier pourrait devoir tamponner chacune des copies de cet examen. Son défraiement serait à la charge du centre de formation agréé.

80 questions

Depuis le 1er janvier, conformément à la loi Thévenoud, adoptée en 2014, les candidats au métier de chauffeur VTC ne doivent plus suivre une formation de 250 heures mais passer un examen où ils doivent répondre à 80 questions. Cette modification était censée faciliter l’entrée de nouveaux candidats dans cette profession et en réduire le coût.

La teneur de cet examen n’a été arrêtée que le 2 février. Toute la filière espérait ce texte depuis l’été 2015 afin d’organiser les cursus dans les écoles de formation et monter les sessions d’examen. Dès sa publication au Journal officiel, il avait cependant été décrié. Les représentants des plates-formes de VTC avaient, entre autres, pointé le niveau d’anglais exigé (B1) ; il est similaire à celui d’une hôtesse de l’air. A l’inverse, les fédérations professionnelles de taxis avaient jugé cet examen trop facile et ses sessions trop fréquentes.

La nouvelle rectification des modalités d’examen agace Yves Weisselberger, le président de la Fédération des entreprises de transport de personne sur réservation (FETPR). « Elle renchérit le coût de l’examen. Et les sessions ne débuteront qu’en avril ! Or, depuis le 1er janvier, nous ne pouvons plus former de nouveaux venus au métier de VTC », s’emporte le représentant des intérêts des plates-formes de VTC en France. Son sentiment est partagé par d’autres acteurs. « Tout est fait pour entraver la titularisation de nouveaux chauffeurs et la mise sur le marché de nouvelles voitures VTC », dit l’un de ses dirigeants.

« Tensions »

Rendue publique mercredi 17 février au cours d’une réunion à La Défense, dans les locaux du ministère des transports, cette rectification intervient alors qu’est débattue la mise en place d’une formation commune aux chauffeurs de taxis et aux VTC à partir de septembre 2016.

Cet arrêté illustre les tractations en cours dans les cabinets ministériels. Le médiateur, Laurent Grandguillaume, entame la dernière ligne droite de sa mission engagée le 27 janvier, alors que des manifestations violentes de taxis se déroulaient dans Paris.

Nommé par Matignon pour élaborer un plan d’action et résoudre cette nouvelle crise, il a remis ses propositions aux services du premier Ministre, le 18 février. « Matignon doit valider ses propositions au cours de la semaine prochaine », explique-t-il. Vendredi 26 février, il réunira l’ensemble des organisations représentatives pour leur « présenter les solutions ». Toutefois, une table ronde n’est toujours pas à l’ordre du jour. « Il y a encore trop de tensions », avance M. Grandguillaume. Les organisations de taxis seront reçues le matin. Les associations et les plates-formes de VTC sont invitées à se présenter dans l’après-midi.

 

Source: Le monde

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